Le piment

Avant de partir, on m'avait prévenue que la nourriture serait épicée, et je confirme, c'est épicé. 

Même lorsqu'on demande à ne pas avoir de piments (不辣不辣  bùlà bùlà), le plat reste bien épicé pour nos palais français. Il n'est pas rare de retrouver des bouts de piments alors que le serveur nous a assuré ne pas en avoir mis.   Après plusieurs déconvenues comme celle-ci, on comprend vite que le piment est la base de leur alimentation, et qu'il faut faire avec. 

A vrai dire, leur "piment" principal est le poivre du Sichuan. Autant il m'arrive de manger les morceaux de piments, autant je mets ces grains de poivre sur le côté de mon assiette. En effet, croquer dedans entraîne des picotements peu agréables sur les lèvres et engourdit le palais. Ca donne le sentiment d'avoir la mâchoire anesthésiée. 

Justement, les épices du Sichuan, et a fortiori de Chongqing, sont appelées malà  麻辣 . Ma (麻) veut dire "engourdissement), et là (辣) épicé. C'est donc différent des plats épicés que nous pouvons trouver dans le Hunan. En effet dans cette province, c'est ganlà 干辣, c'est à dire simplement épicé, ce qui se rapproche plus de l'idée de nourriture épicée qu'on peut se faire. 

Dès que je parle cuisine avec des habitants de Chongqing, ils me posent souvent deux questions sur nos habitudes alimentaires françaises. La première : "mangez-vous du porc ?". Cette question m'a assez surprise, et il semblerait qu'un certain nombre de chinois pensent que les français ne mangent pas de porc. Quelques fois, lorsque je commande un plat contenant du porc, le serveur vérifiera que j'ai bien compris que je commandais du porc.   La deuxième question qu'on me pose est pour savoir si nous mangeons épicé en France. Lorsque je réponds que ce n'est guère le cas, ils ont du mal à comprendre comment notre cuisine peut être bonne si nous n'utilisons pas de piments. 

Dans une gargotte de nouilles, ils écrasent le piment

Exemple de plat pimenté : nouilles au boeuf